DOULEUR DE SURVIVRE, PEUR D'AIMER

Le soleil me fait peur et mal aux yeux!, la misère me devient insoutenable (à commencer par la mienne!) ;
La maladie me devient un boulet!, et l'amour conditionnel humain!, conditionné au charnel, m'est à vomir!.
La forêt est là!, dans mon esprit!, à flanc de montagne! ; ces arbres où la mousse donne un air fantomatique!, lugubre!, où on pourrait craindre de croiser une sorcière....

Le loup!, mon animal-symbole, m'a envoûtée de par sa discrétion!, sa silhouette floue et incertaine sur ma toile de tente ;
Je revois encore ce camp de fortune insalubre dans le sous-bois du mont Carmel!, la basse au loup et son sol gorgé d'eau des sources!....
Il ne sera pas dit, non!!, que je ne tenterai pas l'impossible (quitte à en mourir!) pour réchapper de ce monde devenu fou!.

La forêt!, ma douce et belle Dame!, au corps irrégulier!, de marron et de vert dégradé et varié! ;
Elle dont le coeur est enraciné dans le sol!, elle qui recrache de quoi nous permettre de respirer!....
La voie de 60, les plaies des 2 guerres mondiales, le spectre du loup, les légendes médiévales, le souvenir silencieux des pestiférés....
Elle m'appelle!, me supplie!, et sa plainte devient la mienne!: "le coeur cassé, posé sur la pierre d'à côté!, un sinus explosé, et les poumons aussi écorchés que mon âme":
Ma fée est dans la montagne!, à flanc pentu!, au son des animaux et des sources!, au gré du vent en altitude!!.

Ma fée a ses racines dans les belles épopées!, le sang de nos aïeux!, et porte ses cicatrices jusque dans ses strates!.
Son regard m'a ensorcelée!, son souffle silencieux et ses hautes branches!, le vent lui faisant souvent des yeux doux (quand il ne lui fait pas l'amour!):
Je partirai désormais à l'assaut des plus hautes sommets!, "à fuir tout ce qui brille", inlassablement!.

Et cette peur qui ne me quitte pas!, qui s'acharne!, ce soleil qui me fait trembler autant qu'il m'aide à m'émerveiller!....
Je suis devenue folle!, Mon Dieu!, je suis devenue irrécupérable! ; mon mamar lui-même ne parvient plus à me calmer!, et Votre Saint Corpus Christi ne me rassasie plus!....
Je rêve avec acharnement, malgré moi, à ma grotte des pestiférés!, ce jour où je parviendrai à me faire un feu de camp!, et à mon lit à même le carrelage sur une humble couverture.

La misère est certes financière, mais avant tout humaine, affective et morale!, qu'on se le dise!.
"Je n'oublie pas que mon visage s'est doucement effacé derrière une nouvelle image, une barbe et des années! ; une fois sortie de cette cage, je m'en irai face au vent!":
Oh mon mamar!, si tu pouvais seulement t'imaginer combien tu racontes si bien mon combat, mes espoirs, mes blessures et mes rêves!....

Je la revois!, là!, ouii là!?, ne la vois-tu pas??!:
Ma montagne!, ma fontaine miraculeuse médiévale!, mes séquelles de guerres et mes vestiges de forts! ; ma voie de 60, mon pont désaffecté de SNCF!, et ma grotte des pestiférés!!....
Il te suffit de chanter "me voila au pays"!, et ma forêt chérie!, mon loup resurgissent!, tels une obsession!!.
J'ai décidé d'aller "m'enterrer" dans la forêt!, loin!, très loin de ce monde de fous sclérosés du cerveau!, atrophiés de l'âme!, et corrompus!!.


JE M'EN IRAI, MA MERE, PAR LES SENTIERS A LA LIMITE DU PRATICABLE!, POUR FUIR CE QUE VOUS OSEZ APPELER "LA CIVILISATION"!.
NON!, N'ESSAYEZ POINT, JE VOUS PRIE!, DE ME RETENIR!: MA VIE N'EST PAS ICI-BAS!, DANS LE MARASME MORIBOND DE NOS VALLEES ENCRASSEES ET POLLUEES PAR LA SOIF DE L'OR!.

TOUTE SUJETTE AU VERTIGE QUE JE PUISSE ETRE!, JE SURMONTERAIT COURAGEUSEMENT ET CONQUERRAI AINSI LA FACE CACHEE DE MON MOI PROFOND!.
SI ON POUSSE TROP A BOUT, JE POURRAI BIEN VOULOIR ME REFUGIER A L'ECOLE DES SORCIERES!, QUITTE A FAIRE REVIVRE LA LEGENDE....
IL N'Y AURA POINT DE MAQUIS NI DE POTENTIELS OBUS NON EXPLOSES QUI NE ME FERONT RENONCER!: J'IRAI A LA RECHERCHE ET A LA CONQUETE DE MON PARADIS, MERE VOUS DIS-JE!.