UN COEUR QUI VIENT DE LA CAMPAGNE

Allant de l'avant, les yeux et le coeur dans le vent,
J'essaye, en dépit de tous, de marcher malgré moi, à contre-courants...
Par dessus le cri des mouettes au-dessus de la décharge,
Je tente de voir au-delà de la moribonderie pestilentielle du matérialisme civilisé.
Un coin de ciel bleu azur, parsemé ici et là, de nuages
Blancs irisés de gris, ornant cette forêt, de légendes peuplées...

Un vent d'ouest, soufflant en brise, s’attache à balayer mes nombreuses tâches noires, mes vagues à l'âme.
Ces trous noirs laissés béants, dû à l'attaque acide de notre Société "civilisée"....
Moi qui préfèrerai tant, écouter quand vient l'automne, retentir le brâme ;
Moi qui souffre tant, de ce que ma vie soit ainsi en balance, divisée.

En dépit de mon poly-handicap dégénératif, je me verrai bien, à l'ombre
D'un rouleau de paille, chapeau rustique ancré sur le chef....
A la lueur bleuâtre de l'ombre de son tableau, le peintre me donne ainsi envie de "voyager jusqu'à lui" ;
fuir ainsi toutes ces sources de griefs.
En épluchant passablement mes légumes, je rêve d'une autre vie, moi dont on a fait un concombre...

Respirer la fumée "sacrée" de l'encens, m'isoler malgré moi dans un hameau, devant renoncer
A être "normale", et me soigner à l'ancienne... préférer désormais avoir à mourir d'un mauvais rhume, mais retrouver
Le goût oublié de la miche de campagne, de la tartine de pâté du matin avec le café noir...
Me laisser vivre au rythme par les moissons, les vendanges et les semailles dicté, à l'ombre de ces lignes...
Retrouver cette joie simple et plénière, d'une vie "spartiate", vécue une semaine durant en auvergne.
Pouvoir enfin, de ce monde de fous "bien pensants", m'éloigner sans retour possible ;
secret espoir, quand tombe le soir....